12/04/18 « Notification du conseil des maîtres d’école: Passage en CM1 »
Avril, déjà fin de l’année scolaire? Je ne me rappelais plus que les décisions d’école se faisaient aussi tôt. J’ai l’impression qu’il venait d’entrer en CE2 hier 😌
Petite, chaque année scolaire me paraissait interminable… Parent, chaque année scolaire passe à une vitesse éclair.
Je me souviens de mon CM2 comme de ma meilleure année scolaire, car j’étais partie en classe de nature et j’adorais mes camarades de classe, j’adorais mon maître, et j’avais mon premier amour platonique, ma première boum, ma pseudo liberté sans mes parents.
Au primaire, lorsque nous sommes des CM2, nous nous sentons comme les maîtres du monde, nous étions les plus grands dans la cour de récré et on croyait tout connaître de la vie.
Arrivés en 6ème, nous étions redevenus les « plus petits » Pourtant il fallait faire comme les « grands » Fini le chat perché ou le cochon pendu à la récré. On « tape la discut » pendant les pauses. On essaie de trouver une copine à qui parler pour ne pas paraître ridicule toute seule. Ça allait encore, j’avais quelques camarades de CM2 mais la plupart étaient partis dans des collèges plus prestigieux. J’avais un petit groupe où on se retrouvait toujours près du chauffage en bas de l’escalier principal mais sans plus, c’était des minorités qui n’appartenaient à aucun groupe tout comme moi. Je vaquais autour de ce noyau sans vraiment m’y intégrer à 100% de la 6ème à ma 5ème. Ensuite des copines du CM2 sont revenues en 4ème mais pas dans la même classe et je me rappelle de ma 3ème où j’ai passé mes récrés avec ma seule vraie copine (qui est restée ma meilleure amie jusqu’à maintenant) où on zieutait mon 2nd amour platonique 😆
Au lycée, quel choc! Tout était nouveau, les camarades, les horaires, les changements de classe à chaque heure, changement de prof pour chaque matière (* rhooo j’ai la mémoire qui flanche, c’est bien au collège qu’on change de matière et de prof chaque heure??? 😆), la récré où beaucoup s’affichaient avec une cigarette à la main ou sinon en train de se bécoter dans un coin sombre au détour d’un couloir. Le but ultime consistait à trouver la prochaine salle de cours le plus rapidement possible dans ce labyrinthe qu’est le lycée.
Je me suis trouvée une nouvelle copine (‘fin c’est plutôt elle qui est venue me trouver) avec qui j’étais tout le temps mais je me sentais « tache » à côté d’elle. Elle était très belle (moi complètement complexée), j’étais fière d’être sa copine. Mais sa beauté n’avait d’égale que son égoïsme et radinerie (mais ce n’est pas de sa faute, j’ai constaté que ses parents n’étaient pas plus généreux) Notre amitié n’a pas tenu après le lycée. Elle m’a vite oubliée et je n’ai pas non plus cherché à renouer contact.
Contrairement aux ados d’aujourd’hui, qui rêvent de « sortir du lot », je me rappelle que je ne souhaitais qu’une chose dans mon enfance/adolescence « me fondre dans la masse », passer inaperçue, être la plus discrète possible, faire une avec la tapisserie des murs. Surtout ne pas faire de vagues (j’y arrivais plutôt bien 😛 )
Je me rappelle en cours d’ES (Economie Sociale) j’adorais ma prof, mais souvent, assise sur ma chaise, près de ma copine, avec ma viennoise au chocolat longue comme mon bras, achetée à la boulangerie in extremis chaque matin avant que la porte du lycée ne ferme, planquée dans ma sacoche marron pour le 10h et ma bouteille d’eau volvic citronnée, soudain je n’arrivais plus à entendre qu’un brouhaha… je me voyais dans une bulle, ma bulle… je me disais même que si je disparaissais là tout de suite, personne ne s’en rendrait compte. Bizarre comme sensation. J’étais obnibulée par ma seule hantise: que mon estomac gargouille et me fasse honte. Plus j’y pensais, plus ça allait exploser, plus ça risquait d’exploser, plus j’angoissais. Et pourtant quand j’entendais le bruit chez les autres (ma copine n’était pas en reste ni les profs d’ailleurs…) je me disais juste le/ la pauvre, mais rien de choquant et personne ne s’en offusquait. Mais moi, non, il ne fallait surtout pas, ce serait trop la honte, et je me mettais une pression énorme à tel point que ma scolarité fut écourtée dès que possible.
Au travail, plusieurs fois, j’entendais les collègues, et ils s’en fichaient et avaient bien raison de s’en ficher… mais moi non, c’était au-dessus de mes forces. C’est comme le mythe de la princesse qui ne fait pas caca. Pour moi j’étais une princesse lol, une réputation à tenir. Bref, sûrement ridicule pour beaucoup, mais pour moi ce fut ma grande hantise. Bref.
C’est l’année de mon BAC, que j’ai rencontré zhom. Pas du tout au lycée, mais à l’église où ma mère nous emmenait tous les dimanches. J’y consacrerais un article entier, car comme disait Rose dans Titanic « il m’a sauvée de toutes les manières qu’il soit » ❤ à sa manière en me donnant de l’importance et de la valeur à ses yeux, j’en fus éperdument amoureuse (‘fin ma vie d’ado n’était pas aussi tragique que celle de Jack mais je ressentais un grand vide qu’il est venu combler, du moins jusqu’à un moment…) Bref.
Après le BAC, j’ai pris une année sabatique car je ne savais pas quelle orientation prendre, j’ai travaillé en tant que serveuse, j’ai repris un BAC+2 en alternance me convainquant qu’il me fallait absolument avoir un diplôme.
Ce fut 2 années difficiles niveau tempo car très condensé, les journées étaient longues, les cours intenses, sans aucunes vacances scolaires, en alternance une semaine école/ une semaine travail. J’étais apprentie dans une agence de Travail Temporaire au centre de gestion. Je m’appliquais à faire du mieux mon travail, mais la nouvelle chef ne m’aimait pas, c’est la vie, elle-même était peu appréciée de mes collègues, me donnait souvent du travail sans intérêt (du classement ou archivage) et avait le culot de noter dans mon bilan que je n’étais « pas assez impliquée ». Or, il y a bien une chose que je déteste c’est qu’on me dise que j’ai mal fait mon travail, j’y porte une volonté de satisfaire mes responsables au plus haut point, en les aidant du mieux que je peux. Ne pas le reconnaître était une atteinte personnelle pour moi. Le cumul de tout ça fut rude, j’ai failli baisser les bras plusieurs fois, mais j’ai tenu bon grâce à ma déléguée de classe Stéphanie, et grâce à zhom qui étaient là pour moi. D’ailleurs coïncidence ou pas c’est cette année-là qu’est apparue ma fibromyalgie, en commençant par des douleurs en bas du dos, qui depuis se sont propagées partout et ne m’ont plus lâchée. Introvertie et réservée, je n’ai jamais rien dit ni contesté, mon corps a dû s’exprimer à ma place 😭
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Mais revenons à nos moutons. Donc bibou1 passe en CM1 à la rentrée prochaine. Déjà quoi!!! Mon tout petit bébé 😌 Et dans 2 ans, ce sera la fosse aux lions 😥 Serions-nous prêts?? Son père dit avoir déjà repéré le collège où il ira, mais nous n’avons pas approfondi le sujet, et je pense que vu la vitesse à laquelle passe le temps, il faudrait s’y atteler au plus vite, sachant que Mr a tendance à toujours tout faire à la dernière minute. Toujours grrrrr 😠😒😭
Et je n’arrive pas à me dire que ça se passera aussi bien que jusqu’à présent. Je me dis qu’on a eu la chance d’avoir une école avec une équipe enseignante plutôt bienveillante (c’est rare) Du coup pas de phobie scolaire ou de problème avec les enseignants ou l’ennui etc, comme je lis si (trop) souvent sur le groupe EIP.
Mais avec le changement d’établissement, le collège, l’adolescence, j’ai bien peur que les difficultés ou les mauvaises rencontres (de personnes pas forcément bienveillantes, il suffit d’une pour casser un jeune, qui plus est, zèbre 😦 ) apparaissent… J’appréhende beaucoup. Vraiment.
« La peur n’évite pas le danger » dit-on… il ne reste plus qu’à prier et croiser les doigts pour que tout se passe bien.
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Avec cette petite rétrospection de ma vie scolaire, je me rappelle de plusieurs élèves qui, sur le moment, étaient des mystères pour moi… notamment une certaine Emilie (en 6ème ou 5ème), qui du jour au lendemain ne venait plus du tout à l’école, on la disait « malade de l’école » ou encore un certain Jérémy en 4ème/3ème, beau comme un prince avec ses cheveux mi-longs comme j’ai toujours aimés… détesté par la plupart de la classe, j’entendais qu’il était à l’internat car ses parents ne le supportaient plus et qu’il fumait en cachette… toujours à faire le cancre avec son super pote qui a redoublé plusieurs fois, et toujours à se faire remarquer par les profs. Emilie et Jérémy étaient peut-être eux aussi des zèbres, une dont la phobie scolaire aurait rendu malade, et l’autre dont l’ennui l’aurait poussé à faire le pitre dans la classe. Qui sait?
Combien de zèbres non détectés et qui naviguent en eaux troubles? Combien de zèbres non détectés et qui ne le sauront probablement jamais?
Et de ceux qui le savent, combien, comme nous, sont démunis et tâtonnent au jour le jour? J’ai l’impression que nous sommes bien plus nombreux que je ne le pensais.
Ces hauts potentiels doivent bien servir à quelque chose pour améliorer notre monde non? et non pas subir la pression d’une société complètement détraquée où l’argent, le pouvoir, la domination, le superficiel, le « m’as-tu vu » règnent au détriment des vraies valeurs de bonté, gentillesse, respect, travail, amour, famille… Je n’ose penser que tout ce fort potentiel de tous ces zèbres éparpillés un peu partout sur le globe, n’apporte pas un quelconque bienfait ou une avancée positive de quelque manière que ce soit sur l’humanité. Ce serait un tel gâchis. Encore faut-il que ces zèbres soient bien dans leurs sabots. Et c’est là qu’intervient notre rôle de parents (difficile, trèèèèèès difficile parfois, je le conçois) mais ils le valent bien, n’est-ce pas? 😉
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